Bastien Méresse, lauréat du Prix AFEA-Fulbright

28/09/2018 - Alumni : évènements, publications et soutenances

Le 28 septembre 2018, à l'assemblée générale de l'AFEA (Association Française d'Etudes Américaines) a été annoncée l'attribution du Prix AFEA-Fulbright à Bastien Méresse pour sa thèse sur Thomas Pynchon. Ce prix, d'une valeur de 2500€, constitue une aide à la publication pour la meilleure thèse américaniste de l'année. Il  a été créé à l'occasion des 50 ans de l'AFEA et des 70 ans de Fulbright. Il vise à manifester le soutien du programme Fulbright et de l'AFEA aux recherches en études américaines et à leur diffusion auprès du plus large public.

Ci-dessous le résumé de la thèse de M. Méresse.

Résumé. Thomas Pynchon ou les territoires de la faille

Géographe picaresque à cheval sur les côtes atlantique et pacifique, Thomas Ruggles Pynchon Junior signe une œuvre orientée vers l’origine défectueuse du continent américain, sept générations après la grande migration puritaine à laquelle son ancêtre William fut l’un des premiers à participer. L’enjeu de cette thèse est de revenir sur la façon dont le roman pynchonien cherche à circonscrire les figures de cette latence de la grande faute américaine, un « vice caché, » puisque tel est le titre de son avant-dernier roman, pour retrouver la prairie perdue et composer un contre-espace au sein de la fiction. Ouverte à toutes les modulations historiques, la notion de fantasmagorie occupe ainsi une œuvre où le personnage pynchonien se désillonne, à la recherche de ligne de fuites, et quitte une surface surcodée par la déformation optique et les reflets trompeurs de la ville. En traversant les reflets de cette cité électrique sur la colline, Pynchon met à jour une stratigraphie de l’Amérique, une géologie de la faute, où les lignes de faille et brèches dialoguent avec les mythes fondateurs et achèvent de fracturer la géographie idéalisée du continent, signalant la nature défectueuse de son espace mais aussi de son temps, traversé par la crise. Face à l’insuffisance des récits fondateurs et aux spasmes de l’Histoire, l’écriture pynchonienne réagit en s’enroulant autour de nouvelles modalités narratives, pour faire émerger, entre les lignes, les bifurcations et les incertitudes d’un récit historique écrit au « Subjonctif. »

Abstract. Thomas Pynchon or the territories of the fault

As a picaresque cartographer standing astride the Atlantic and Pacific coasts, Thomas Ruggles Pynchon Jr. stresses the flawed origin of the American continent, seven generations after the great Puritan migration to which his forebear William participated. This dissertation aims to recast the way his work defines these latent figures of the American fault, an “inherent vice,” for such is the title of his penultimate novel, in order to recover the lost prairie of the past and recompose an idealized counter-space within the realm of fiction. This work will consider how the notion of phantasmagoria inhabits a cityscape overcoded by optical devices and deceitful distortions that can only be resisted by the flâneur’s politics of loitering. By exposing the dreamworld of this electric city upon a hill, Pynchon delves into the depths of the continent and starts a stratigraphic study of America: geological fault-lines engage in a dialogue with deficient founding myths and fracture the revered geography of the continent, signaling the defective nature of its space but also of its time, permeated by the cracks of the crisis. To face the failure of founding narratives and the spasms of History, Pynchon’s work unfolds new modalities that, while not essential to narrative, disrupt reading procedures and suffuse his historical novels with the forking paths and counterfactuals of the “Subjunctive” form.

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