
J. William Fulbright naît le 9 avril 1905 dans la ville de Sumner dans le Missouri. Titulaire en 1925 d'un Bachelor of Arts en sciences politiques de l'université d'Arkansas, il poursuit ses études à Oxford où il obtient un Master of Arts.
De retour aux Etats-Unis, il entreprend des études de droit à l'université George Washington dans la capitale américaine. Dans les années 1930, il travaille au département de la Justice tout en enseignant le droit à l'université George Washington. En 1936, il retourne à l'université d'Arkansas pour y enseigner le droit. Entre 1939 et 1941, il est président de cette même université, devenant ainsi le plus jeune président d'université de l'époque.
Entré en politique en 1942, il est élu à la Chambre des représentants et entre au Congrès en janvier 1943. Il devient aussi membre de la Commission des affaires étrangères. Sa notoriété commence en septembre 1943 lorsque la Chambre adopte sa proposition (la Fulbright Resolution) promouvant un appareil international de maintien de la paix et encourageant les Etats-Unis à participer à ce qui deviendra plus tard les Nations unies.
Il est élu sénateur en novembre 1944. Il fait une longue carrière au Sénat (de 1945 à 1974), où il jouit d'une grande popularité et a beaucoup d'influence. En 1946, sa loi sur le programme Fulbright est votée immédiatement et à l'unanimité. Les premiers participants au programme partent en 1948 grâce à une subvention dotée par les réparations de guerre et la liquidation de dettes de pays étrangers. Le programme a un impact mondial énorme : à ce jour, plus de 250 000 personnes en ont bénéficié. Nombreuses sont celles qui ont fortement contribué au développement de leur pays et donné corps à l'idéal de compréhension mutuelle entre les peuples qui était celui de ce visionnaire.
En 1949, J. William Fulbright devient membre de la Commission des affaires étrangères du Sénat dont il sera le président de 1949 à 1974 - un record. Sa carrière au Sénat est marquée par des épisodes notoires de dissidence. En 1954, il est le seul sénateur à s'opposer à une affectation de crédits au sous-comité permanent d'enquêtes présidé par le sénateur Joseph R. McCarthy. Il s'oppose aussi au président Kennedy lorsque celui-ci projette l'invasion de la baie des Cochons en 1961.
Il se fait particulièrement remarquer pendant les années turbulentes de la guerre du Vietnam en tant que président des auditions du Sénat sur la politique américaine et la conduite de la guerre. En 1963, Walter Lippman écrivait sur lui : « Il joue un rôle indispensable à Washington. Son énergie et sa sagesse sont inégalées, et sa disparition de la vie publique serait une catastrophe nationale. »
Mais la carrière du sénateur est aussi marquée par la controverse, notamment concernant son opposition à la législation pour garantir les droits civiques pour les minorités. Il a rejoint les rangs des sénateurs sudistes en signant la Southern Manifesto, un appel à préserver le système d'écoles séparées pour les enfants Blancs et les enfants Noirs. De telles prises de position du sénateur Fulbright, clairement à l'opposé des valeurs du programme qui porte son nom, sont toujours un sujet de débat aux États-Unis.
Après s'être retiré du Sénat, William Fulbright devient consultant pour la firme Hogan & Hartson et continue à œuvrer activement en faveur du programme d'échanges internationaux qui porte son nom.
Il reçoit un grand nombre de récompenses de la part des gouvernements, des universités et organismes éducatifs de par le monde pour sa contribution à l'éducation et à la compréhension entre les cultures. En 1993, il reçoit du président Clinton la Presidential Medal of Freedom, la récompense civile la plus élevée.
Le sénateur J. William Fulbright s'éteint le 9 février 1995 à l'âge de 89 ans à son domicile, à Washington.