Témoignages

 

 

Titre accordéon: 
Chercheurs
Contenu accordéon: 

Julien TALPIN - Chercheur lauréat Fulbright 2012-2013

Institution d'accueil : University of Southern California, Los Angeles

Discipline : Sciences Politiques 

Projet : La politisation des classes populaires aux Etats-Unis et en France 

 

"Voici en quelques mots mes premières impressions sur mon expérience à Los Angeles.

Niveau recherche, la période de la campagne présidentielle s’est avérée passionnante. J’ai suivi, sous la forme d’une observation participante, trois groupes distincts. Tout d’abord un groupe de démocrates (Organizing for America), à South East LA, principalement composé de latinos. J’ai à la fois pu suivre le recrutement (difficile) de volontaires, et le travail pour mobiliser l’électorat. Dans la mesure où la Californie n’est pas un « Swing State », l’essentiel du travail de mobilisation électorale s’est faite en direction des Etats voisins, Nevada et Colorado. J’ai ainsi découvert l’importance du Phone Banking ici, les coups de fils passés par les militants pour convaincre les électeurs. C’était d’ailleurs fascinant de voir des volontaires pourtant peu politisés passer des heures à exercer la form probablement la plus ingrate de militantisme ! J’ai également pu suivre les militants lors d’un week-end commando à Las Vegas, visant principalement à inscrire des membres de groupes minoritaires sur les listes électorales.

J’ai aussi suivi deux « Community Organizations » dans des quartiers déshérités de Los Angeles : Community Coalition et LA Voice. Si ces organisations ne pouvaient s’investir directement dans la campagne présidentielle, elles ont joué un rôle actif dans la campagne référendaire, notamment autour de la Proposition 30 (concernant le financement de l’éducation publique en Californie). A cet égard, la tradition de démocratie directe californienne s’avère un élément central la dynamisation (et la politisation) de la société civile locale. J’ai ainsi pu suivre le travail de mobilisation électoral effectué par ces groupes, et j’ai été surpris la similarité du répertoire d’action avec le groupe démocrate : tout repose ici aussi sur le phone banking et porte-à-porte. Ce qui m’a probablement le plus surpris est le profil des volontaires, très peu politisés, issus des minorités, souvent jeunes, des gens qu’on imaginerait jamais avoir activité militante en France. Je me retrouve ainsi à faire une sorte de sociologie du militantisme improbable au sein des classes populaires américaines. Je découvre notamment le rôle central de la religion dans la mobilisation des classes populaires ici. Le travail social assuré par les congrégations religieuses apparaît comme un élément essentiel pour constituer la base nécessaire à l’enclenchement de l’action collective (chez des groupes qui sont pourtant peu propices).

Maintenant que la campagne est terminée, et le groupe démocrate dissout, je vais me concentrer sur ces deux dernières organisations afin d’analyser plusieurs éléments. Tout d’abord la forte politisation des organisations pendant la campagne disparait-elle en temps plus « normal », confirmant les hypothèses sur la dépolitisation de la vie civique américaine ? Pour l’instant beaucoup d’indices me laissent penser que non … Ensuite, je vais suivre les acteurs rencontrés sur le terrain afin de voir si (1) ceux qui se sont rapprochés de ces organisations pendant la campagne restent actifs après ; (2) suivre les volontaires dans leurs formes plus ordinaires de sociabilité pour comprendre comment ils ont pu en venir à devenir des volontaires actifs. Je vais notamment me concentrer sur le rôle des congrégations religieuses (en en suivant  deux en particulier, une catholique latino, une musulmane noire), afin de comprendre qui, parmi les fidèles, sont ceux qui ont ou vont développer une activité civique.

Bref, tout ça est passionnant et mon travail de terrain m’a pris, et va continuer à me prendre beaucoup temps. J’espère en tout cas, au-delà de mes recherches, pouvoir aussi créer des liens plus militants avec ces organisations, le modèle du « community organizing », peu connu en France alors qu’il est très développé aux Etats-Unis, pouvant être riche d’enseignements en termes de politisation des quartiers populaires.

Je profite également de la richesse de la vie universitaire à USC. Au sein du département de sociologie, mais aussi d’ethnic studies, les séminaires, brown bag presentations et reading groups mais aussi les interactions informelles s’enchainent et constituent un cadre intellectuel vraiment stimulant. J’espère pouvoir d’ici la fin de mon séjour écrire un papier avec la professeur avec qui je travaille, Nina Eliasoph.

Enfin, d’un point de vue personnel (et cela pourra intéresser les futurs lauréats Fulbright !) la vie à Los Angeles s’avère bien plus agréable que je ne l’aurais imaginé. Certes une voiture est indispensable, mais le trafic reste vivable. Surtout l’omniprésence de la nature dans la ville (les palmiers, eucalyptus, les fleurs, les parcs, les montagnes autour, la plage, etc.) rend le côté métropole beaucoup plus vivable car moins urbaine qu’on imagine. Nous habitons avec ma fiancé Nathalie dans le quartier d’Echo Park, un quartier latino très sympa, où les camions de tacos se mêlent aux coffees shops sympas. Nous habitons dans un petit bungalow au milieu des collines et des palmiers, Paris (et plus encore Roubaix où j’ai mené mes recherches l’année dernière) semble bien loin … Si ça n’a pas été facile pour elle au début, Nathalie a depuis une activité professionnelle intense. En tant que journaliste télé elle a pu tourner plusieurs reportages pour Envoyé Spécial et l’Effet Papillon (sur les étudiants surendettés, et sur la réinsertion des vétérans notamment), sa présence à LA constituant au final un boost en terme de carrière.

Bref, que de belles découvertes pour l’instant, même si la France et nos amis nous manquent, et qu’il est un peu long de se faire de vrais amis ici, la vie s’avère bien agréable.

 

Laure CABANTOUS - Chercheur Fulbright 2007

Institution d’accueil : Risk Management and Decision Center ; Wharton School of Business, University of Pennsylvania  

Discipline : Sciences environnementales

"My objective was primarily an academic objective. The Wharton Risk Management and Decision Center is well known for its research on insurance decision, and in particular on insurance of catastrophic risks. Prof. H. Kunreuther is a specialist of decision making under ambiguity (i.e., uncertainty about the probability) and the effect on ambiguity on insurance demand and supply – a topic that I explored in my doctoral dissertation, under the supervision of Prof. Christian Gollier. The project mainly consisted in building on a framework about attributional thinking under ambiguity I have developed during my PhD with Prof. D. Hilton. Specifically, our plan was to develop this framework further and adapt it to the specific context of insurance decisions. We were in particular interested in using this framework to make sense of US insurers’ reaction to ambiguous risks, such as climate change related risks. During my stay, I worked with Howard Kunreuther and his colleague Erwann Michel-Kerjan on the framework.Thanks to the support of several members of the Risk Center and of insurers, we were able to design a survey instrument. We launched the survey a couple of days before I left. Another objective of my stay in the USA was simply to observe and be part of – at least temporarily – the US academic world from the inside. Going to the Wharton Business School was definitely one of the best ways to get this “insider” perspective on the US academic system. Being a Fulbright fellow simply makes everything easier, from the organisation of my stay before my departure (e.g., obtaining a visa) and when I was in Philadelphia (e.g., opening a bank account). It also is a powerful “brand” within and outside the academic world."

Titre accordéon: 
Etudiants
Contenu accordéon: 

Raphaël MOLINA - Etudiant lauréat Fulbright 2012-2013

Discipline : Danse

Projet : Approfondir la connaissance de la technique Graham

Ville : Martha Graham School, New York

"Je prends le temps de vous donner quelques nouvelles sur mon expérience à NYC jusqu'à maintenant. Mon séjour se déroule très bien. J'adore les cours à l'école Graham. C'est le seul endroit au monde où l'esprit et la philosophie de Martha Graham peuvent vraiment subsister. On a une dizaine de cours techniques par semaine avec des profs (à une exception près) fantastiques. Ma préférée, Marnie Thomas, a 75 ans et fut une des premières à danser les rôles de Martha Graham quand cette dernière était trop âgée. On a aussi des profs qui sortent juste de la compagnie. Les nouveaux studios à Westbeth, où travaillait la compagnie Cunningham jusqu'à l'année dernière, sont géniaux. On est au dernier étage dans le West Village, avec vue sur la skyline !!! Pour l'instant, on ne peut pas retourner dans les bâtiments. Il n'y a toujours pas d'électricité depuis Sandy. J'ai aussi des cours d'anatomie et d'histoire de la danse qui sont très utiles. On a accès à la Library for Performing Arts juste à coté du Lincoln Center avec des documents inédits sur Martha Graham. D'autre part, pour début décembre, je travaille sur une chorégraphie pour le student concert de l'école. J'ai hâte...  J'habite chez une famille juive à Park Slope. C'est une très belle expérience. J'ai rencontré l'équipe du service culturel de l'ambassade. Ils sont très sympathiques et organisent des petits déjeuners de temps en temps pour qu'on échange. De manière générale, Fulbright ouvre beaucoup de portes... Et bien sûr, la ville de New York est inépuisable. On peut s'y réinventer, créer et s'ouvrir sur le monde. Je me régale donc...  J'ai aussi un peu de temps pour travailler sur mon blog (http://lemetropolitanblog.com). J'ai concouru à la troisième édition des Golden Blog Awards et ai été shortlisté (vote des internautes) avec 9 autres blogs dans la catégorie voyages / tourisme. C'est maintenant le jury et les partenaires qui choisissent le gagnant dans chaque catégorie. La cérémonie avec les résultats a lieu mercredi à l'hôtel de ville de Paris. Je pense que mon dernier article sur mon blog sur ce qu'il s'est passé à New York pendant Sandy peut en intéresser certains (j'ai été un peu déçu de la couverture médiatique à l'étranger qui a ignoré une partie de ce qui s'est passé).

Bien à vous et merci pour tout !"

 

Anne JONCHERAY - Etudiante lauréate Fulbright 2012-2013

Discipline : Sciences Politiques 

Projet : Politiques environnementales et agricoles

Ville : American University, Washington, D.C.

“Opportunities are endless if one is prepared for them.”

"Je n’imaginais, au moment où je rédigeais ma candidature Fulbright, combien cette phrase prendrait sens quelques mois plus tard. Je ne savais alors la signification exacte de ma contribution au programme. J’en envisageais simplement les contours.  

Cette nouvelle aventure américaine a commencé par un “Gateway Program” à Miami, au cours  duquel j’ai eu l’occasion de rencontrer des boursiers du monde entier. Je retiendrai de ce séjour l’entrain, la curiosité de chacun, et une volonté commune de comprendre le monde et sa diversité, que j’associe à présent à l’esprit Fulbright. Outre le barbecue à Nikki Beach et la croisière dans la baie de Miami, l’un des temps forts de mon séjour a été la reproduction d’un exercice de survie de l’armée américaine. “Welcome to America!” 

Installée depuis deux mois à Washington,  cette “honey moon period”,  dont on nous a prévenu des méfaits lorsqu’elle s’arrête, ne semble prendre fin pour moi. Après des études de sciences politiques en France, j’ai choisi de me spécialiser dans les politiques environnementales et agricoles. Etudiante en master à la School of International Service d’American University, le programme répond, et dans une certaine mesure dépasse mes attentes.  

J’apprécie le système éducatif américain pour les relations privilégiées qu’il permet entre professeurs et élèves. Je ne m’attendais pas en effet à passer un samedi soir dans le salon de l’un de mes professeurs à discuter recette de cheesecake. Ce même professeur donnait une semaine plus tard une conférence pour le lancement de son livre sur le défi environnemental chinois. Les occasions d’assister à des conférences sont nombreuses, et liées tant au système universitaire dont elles sont partie intégrante qu’à la situation particulière de Washington, capitale fédérale. Je ne pensais en un mois pouvoir écouter une conférence de Joseph Stiglitz, rencontrer Aung San Suu Kyi sur mon campus, ou encore parler de son périple autour du pôle Nord avec l’explorateur Thorleif Thorleifsson.

Après un été ardent (construite sur un marécage, la ville est connue pour ses températures élevées et son humidité estivale), Washington a laissé l’automne s’installer et avec lui ses couleurs flamboyantes. Les américains préparent Halloween et décorent leurs maisons. Des citrouilles en tout genre ont envahi les rayons des supermarchés, et le “pumpkin pie” ravit les palais gourmets, le mien également.

La ville respire aussi au rythme de la campagne électorale que je suis avec beaucoup d’attention, particulièrement la manière dont elle est rapportée en France par les médias. Michelle Obama a déclaré vouloir ouvrir plus largement la maison du peuple, aussi ai-je visité les jardins de la Maison Blanche en compagnie d’autres Fulbrighters. L’association locale Fulbright est très dynamique, et c’est une chance de pouvoir accéder à des visites, concerts, réception dans des ambassades et autre “meet & greet”."

Titre accordéon: 
doctorants
Contenu accordéon: 

Sébastien MORT - Doctorant Fulbright 2009-2010

Institution d'accueil : Annenberg School for Communication, University of Pennsylvania

Discipline : Communication

"Les temps forts de mon séjour ont certainement été les entretiens que j’ai pu obtenir avec Tony Blankley, Joseph Gaylord, Richard Strauss et Taylor Gross. Ces personnes ayant pour la plupart travaillé avec des hommes politiques de premier plan (George W. Bush, Bill Clinton et Newt Gingrich), elles exercent toutes des fonctions de consulting à Washington DC. J’ai donc eu l’occasion à plusieurs reprises de faire des voyages de Philadelphie à Washington et de me rendre à des rendez-vous au cœur du quartier de K Street, ce qui a procuré une émotion particulière au passionné de politique américaine que je suis. Il m’a été donne, l’espace de quelques heures, de plonger dans les arcanes de la politique du pays et de revivre des moments importants de son histoire récente en compagnie de ceux qui ont contribué à l’écrire. 

Sur un plan plus académique, la découverte de l’Ecole de Frankfort à l’occasion de la présentation que j’ai faite dans le cadre du cours d’Elihu Katz sur les effets des médias, a été un moment très important. Voir mes efforts salués après la présentation par un des pères fondateurs des sciences de la  communication aux Etats-Unis a non seulement été un honneur mais également un très grand bonheur."

 

Mariam BAGAYOKO - Doctorante Fulbright 2007-2008

Institution d'accueil : CUNY - Hunter College, New-York

Discipline : Africana and Puerto Rican/Latino Studies

Sous discipline : Etudes portoricaines

"Mon séjour de recherche Fulbright a commencé bien avant le 15 juillet, date à laquelle je suis partie à New York. En effet, le 4 mai 2007 en marque le point de départ avec la réception du courriel me notifiant de l'obtention de la bourse Fulbright qui a sans doute représenté un des moments les plus heureux de ma vie. Pour une étudiante qui a consacré la majeure partie de son parcours universitaire aux Etats-Unis, il s'agissait là d'une récompense et d'un encouragement à poursuivre mes travaux. Je dois dire qu'à ce jour, je reste émue et je me sens honorée d'avoir été sélectionnée pour ce programme prestigieux mondialement reconnu. En ce qui me concerne, la seconde étape de mon séjour est la demande de visa auprès de l'ambassade des Etats-Unis à Paris où l'agent qui a récupéré mes documents m'a chaleureusement félicitée, peu m'importait que ce soit juste une formule de politesse, je me suis efforcée de rester humble et modeste même si au fond de moi, je ressentais une certaine fierté de solliciter un visa à des fins intellectuelles. J'ai à ce moment-là pris conscience de ma chance et j'ai été confortée dans l'idée que l'objet de mes recherches comportait un intérêt certain.
Mon séjour de recherches à New York a duré un mois et demi. Etant donné que je suis salariée, je ne pouvais pas m'absenter plus longtemps et j'ai été contrainte de prendre un congé sans solde. La bourse Fulbright m'a donc été d'un grand secours. 
Mes expériences aux Etats-Unis se suivent et ne se ressemblent pas vraiment. Depuis 1992 (année de mes 17 ans), je séjourne régulièrement à New York, pour étudier et poursuivre mes recherches. Ayant passé une année à New York University (dans le cadre d'un échange entre Jussieu et la Graduate School of Arts & Science), je connais assez bien le système universitaire américain. Quant à la ville de New York, bien qu'elle soit impressionnante, hypertrophique, grandiose voire intimidante, j'ai appris à l'apprivoiser et à m'imprégner et profiter des moindres recoins où je peux découvrir ses populations et ses offres culturelles. Je pense que les agences partenaires de la Commission franco-américaine peuvent être très utiles pour les futurs lauréats qui ne connaissent pas les Etats-Unis, pour les orienter et les aider à découvrir la ville et la région dans lesquelles ils vont vivre. 
Je me suis efforcée de prendre part à des activités culturelles en rapport direct avec mes recherches : j'ai assisté à des concerts de musique portoricaine (salsa, bomba et plena), de latin jazz qui constituent des formes d'expression de la fierté identitaire des Nuyoricans (Portoricains new-yorkais). Le hasard faisant bien les choses, mon séjour a coïncidé avec le New York Latino Film Festival (NYLFF) qui a diffusé des fictions et des documentaires sur les minorités latines de New York et sur la lutte pour l'indépendance de Porto Rico. Au cours des mois d'été et pour divertir les personnes qui ne peuvent pas se permettre de partir en vacances, la municipalité et les associations locales parrainent des carnavals et autres festivals. La communauté portoricaine et le quartier de Spanish Harlem assurent la promotion culturelle de la diaspora en sponsorisant des concerts, des expositions d'œuvres artistiques ainsi que la vente de mets typiquement portoricains. 
C'est le cas du Barrio Carnaval qui a eu lieu du 4 au 5 août 2007.

Par ailleurs, j'ai assisté à des services dans des églises pentecôtistes afin d'évaluer le poids de la religion sur la communauté portoricaine. Ce fut une expérience assez inédite et quelque peu inconfortable car je me suis vite rendue compte que les fidèles m'ont bien accueillie pour pouvoir me convertir mais cela fait partie de la règle du jeu et le chercheur sans pour autant tromper ses interlocuteurs doit savoir faire des compromis pour en apprendre davantage sur la population observée. Pour tout ce qui est lié au syncrétisme religieux, mes entretiens avec les propriétaires de " botanicas " de Spanish Harlem qui vendent les objets nécessaires au culte des divinités yorubas, ont été assez tendues, car ils sont en général très méfiants et refusent de s'exprimer sur la question. Je dois avouer que ces entrevues n'ont pas été très concluantes en raison de la nature parfois obscure des pratiques en question.

J'ai également participé à la réunion annuelle de l'American Sociological Association où j'ai co-présenté en compagnie d'un enseignant-chercheur de l'Ecole Supérieure de Commerce de Rouen un article sur la situation de la communauté noire en France. Cet événement m'a permis d'évoquer mes recherches sur la communauté portoricaine et de dresser des parallèles entre les minorités et populations immigrées vivant en France et celles des Etats-Unis.

En conclusion, je dirais que ce séjour de recherche a été riche en rencontres et en expériences intellectuelles et culturelles. Le programme Fulbright y est sans doute pour beaucoup car c'est un formidable atout."

Titre accordéon: 
STUDY OF THE U.S. INSTITUTES
Contenu accordéon: 

Sandrine SERVY - Lauréate Fulbright 2011

Professeur de Philosophie

Institution d'origine : Lycée Emile Zola, Rennes

Institution d'accueil : Institute of Training and Development- ITD Amherst, Massachusetts


 

"Tout récit bien construit d’une aventure devrait toujours commencer par le commencement, et quand c’est, comme ici, d’une belle histoire dont il s’agit de rendre compte, une formule liminaire s’impose : « il était une fois »… En effet, cette « expérience américaine » d’une durée de 6 semaines a des allures de conte de fée, aussi, pour bien commencer il me faut tout d’abord rendre hommage à ceux qui l’ont rendue possible et ainsi remercier toutes les merveilleuses personnes qui ont contribué à sa réalisation et que j’ai eu le bonheur de rencontrer, personnes qui m’ont permis de participer à un tel projet et de profiter pleinement de chaque instant du déroulement du programme. Elizabeth à Washington, Julie, Kaye, Abril, Audrey et Edgardo d’ITD, Bruce (my research adviser) ainsi que Barbara et Peter. Si j’évoque là, le « pôle » américain, je n’oublie pas l’équipe de la Commission franco-américaine, à Paris, sans laquelle, rien de tout cela n’aurait été possible.

Ma participation à ce programme d’une incroyable richesse a été un véritable bonheur. Alléchant dans ses propositions, il s’est révélé absolument enthousiasmant dans sa réalisation. Le programme de cours tout d’abord, parfaitement équilibré, a été d’une grande diversité, rassasiant ainsi toutes les curiosités. La culture américaine a pu être appréhendée dans son histoire, sa littérature, ses questions de société, chaque fois présentée par des intervenants, compétents et passionnés avec lesquels il a toujours été possible de discuter et avec lesquels il reste possible de prolonger les discussions. Il est remarquable aussi de constater que l’esprit critique n’a jamais manqué. L’opportunité de rester en lien avec chacun des professeurs, ceux « titulaires » du programme aussi bien qu’avec les différents intervenants, témoigne bien de l’esprit d’ouverture et du désir d’un échange culturel profond.

Ce programme est international et cette notion d’échange est partout présente. Cette formidable occasion qui m’a été donnée de mieux connaître les USA a aussi été une chance extraordinaire de rencontrer des personnes du monde entier et de nouer des liens indéfectibles au-delà des distances et du temps. Ce sont bien des liens d’amitié qui se sont noués lors de cette expérience partagée et chaque découverte s’est trouvée être alors comme démultipliée dans le cadre de cette petite communauté éclectique, réunie pour un temps en des lieux fabuleux.

Si durant  les 3 premières semaines nous sommes restés en notre territoire d’accueil, la charmante ville de Amherst, calme enclave dans le Massachusetts, entièrement dévouée au savoir (pas moins de 5 collèges et une énorme université). Nous avons passé les 2 semaines suivantes à voyager afin d’appréhender, « pour de vrai » la diversité du monde américain, afin de découvrir de visu la vastitude de sa géographie, et d’éprouver par nous-mêmes la variété de ses modes de vie. Déjà dans l’Est il nous a été permis de vivre des expériences variées : concert champêtres, fête traditionnelle du 4 juillet dans une petite ville, découverte de Boston… Il faut dire aussi qu’indépendamment du « programme officiel », les activités optionnelles ont toujours été d’une grande richesse et d’une telle variété qu’elles ont toujours contribué au fond à la vocation même de ce programme. Il est difficile d’établir une hiérarchie, autre que chronologique, pour évoquer les différents aspects de ce séjour tant les éléments le constituant possèdent chacun leur intérêt spécifique. Comment comparer en effet, le calme, la sérénité d’un parc national comme celui de Yellowstone et la vie trépidante de New-York, distincte elle-même de l’atmosphère plus institutionnelle de cette autre ville captivante qu’est Washington. Si l’on reste ébloui par les paysages grandioses de l’Ouest, la qualité de vie dans des lieux verdoyants à l’Est a été des plus appréciable, offrant des conditions plus que favorables à l’élaboration du travail personnel qui était requis de chacun.

Effectivement, outre le suivi des cours, il nous a été demandé de mener à bien un projet personnel, consistant à produire un travail sur un sujet de notre choix, en lien avec les objectifs et sujets abordés dans le cadre du programme et que nous aurions à présenter à l’ensemble du groupe lors de la dernière semaine de notre séjour à Amherst. Au regard de la liberté qui nous était laissée dans le choix de l’intitulé du sujet lui-même et du mode de traitement que nous pouvions déterminer nous-mêmes, cette focalisation sur un travail terminal à rendre a été d’un grand intérêt et a permis de donner encore plus de cohésion à l’ensemble du programme. Pour ma part, je me suis intéressée à l’étude d’un essai d’un auteur phare de la région, essayiste, poète et philosophe : Ralph Waldo Emerson.

Nous avons pu commencer nos travaux dès les début du séjour, ce qui était souhaitable, dans la mesure où les 15 jours dévolus au voyage intérieur ne permettaient pas de ménager beaucoup de « temps libre » pour la poursuite des recherches.

A Amherst, de manière générale, notre emploi du temps suivait une logique régulière : cours le matin, visites l’après-midi (en lien avec les thèmes abordés). Ainsi, après avoir évoqué les questions de l’éducation aux USA par exemple, nous avons pu rencontrer et échanger avec des professeurs américains à Northampton ; après avoir évoqué des questions relatives à la citoyenneté, à la politique, à la sécurité, nous sommes allés visiter les locaux du journal Springfield Republican à Springfield… Cette association de la pratique et du discours théorique a toujours et partout été mise en œuvre. A Salt Lake City par exemple nous avons eu des conférences aussi bien sur les Mormons, dont nous avons pu visiter les édifices et assister à un concert du Mormon Tabernacle Choir, que sur l’art des indiens, de la communauté desquels nous avons pu rencontrer des membres qui nous ont accompagnés à une soirée « cowboy » au cours de laquelle nous avons également appris à danser la « country ».

 A Washington, je n’ai pas boudé mon plaisir : pour les amoureux des musées l’ensemble que constitue le Smithsonian est un régal (cela dit, à cet égard, Boston et surtout New-York ne sont pas en reste). Visiter les institutions comme les archives, le Capitole, et enfin avoir été reçue au Département d’Etat ont également constitué des moments fort intéressants et même émouvants. Disant cela, j’exprime encore toute ma gratitude envers ceux qui ont conçu un tel programme, se battent pour le rendre possible, et m’ont permis, par leur décision, d’y prendre part.

Logés à proximité de la Maison Blanche, nous n’avons manqué que de peu une rencontre fortuite avec le Président… Il est d’ailleurs à mentionner qu’à chaque fois, en chaque ville, le choix des lieux de résidence a été des plus judicieux et confortable. Nous avons toujours été bien placés, au cœur des cités, là où il était facile d’avoir accès, par soi-même, à tous les lieux intéressants. De fait, on s’habitue très vite à vivre ainsi, comme « des coqs en pâte », choyés, guidés par des personnes qui mettent tout leur cœur à vous faire vivre le meilleur. L’organisation de l’ensemble du séjour (et même depuis le premier jour de sélection) est extraordinaire, absolument impressionnante. Dire que « tout  est pris en charge » est une expression à comprendre en son sens le plus riche et le plus étendu.

A New-York encore, nous étions tout proches de l’Empire State Building, que chacun a pu visiter à l’heure qui lui convenait. Avant cela, arrivés « par la mer » nous avons fait escale à Ellis Island et rendu visite à la Statue de la Liberté.

De retour à Amherst, s’il nous a fallu être studieux pour finaliser nos travaux, nous avons aussi pu profiter d’un après-midi de canoë (première et motivante expérience pour moi !), et d’un concert de musique classique, en plein air à Tanglewood (résidence d’été de l’orchestre symphonique de Boston).

Ces 6 semaines, dont je ne donne ici qu’un très bref aperçu (ne voulant pas trop « déflorer » la découverte de futurs participants) sont passées beaucoup trop vite pour moi. L’expérience est si riche, sur tous les plans, personnel, culturel, professionnel, et les sensations sont si fortes, qu’on voudrait toujours les ressentir au présent. Mes nouveaux amis me manquent mais je suis convaincue que cette aventure n’est qu’un début. A chacun de nous de faire vivre un « nouveau réseau » de complicité amicale et professionnelle. Tout au long de ses 6 semaines, les moyens nous en ont été donnés. A nous de les faire vivre."

 

Aristi TRENDEL - Lauréate Fulbright 2010

Institution d'origine : Université du Maine, Le Mans

Institution d'accueil : Multinational Institute of American Studies on Culture and Society,
New York University, New-York


 

"My immersion in American culture and society, thanks to the Fulbright Summer program that gave me access to a seminar on “The Reconciliation of American Diversity with National Unity” at New York University, spanned six weeks but it is certainly a life-lasting experience, seminal in the understanding of the US. “In the American Grain” (William Carlos Williams’s image is pretty much on target in this seminar, directed by professor Philip Hosay), an overview of the US could be equivalent to some years of studies outside the country. Daily lectures and/or panel discussions, individual appointments with professors of one’s choice, class attendance as a guest, individual research, museums, plays and concerts, field trips to memorable places (New England, Arizona, Washington D.C.) and a wealth of accompanying material kept the eighteen participants overwhelmingly busy. The diversity of the group (different countries, backgrounds, languages and cultures, age, academic positions) was also a boon in terms of interaction, personal and professional exchange and future collaboration. 

Being guests of the State Department is no doubt the most comfortable and honourable position to discover America or at least a part of it, all the more so as the organisation was excellent, the professors enlightened (I will discriminately mention Philip Hosay, Don Johnson, George David Smith and Jonathan Zimmerman) and the staff extremely dedicated. Yet the organisers’ declared ambition was to show the group as much as possible, to show the whole truth of the country and nothing but the truth. So in the program featured a conversation with Steve Rendall, senior analyst in the website of FAIR (Fairness & Accuracy In Reporting), which challenges the mainstream press, and a meeting with the notorious Maricopa County Sheriff, Joe Arpaio was “a must.” “If I had been appointed, I would have been fired sixteen years ago,” Sheriff Joe said thus offering plenty of food for thought on what democracy is all about. Likewise, a guided visit to the Hopi reservation in Arizona gave you such a distressing picture of the other America, the one that struggled to nurse its wounds, that the brilliant success of the first PhD Native American and Hopi professor of Applied Indigenous Studies in Northern Arizona University, Loma Ishii could not offset just underlined. Thousands of miles away, Professor Susan Meiklejohn’s optimistic, cheerful view of ethnic minorities in Queens made the borough a colourful, booming place of harmonious unity, but perhaps hyperbolically so.

However, in the artsy atmosphere of the Village, walking in and out of the NYU’s conference room or the Met and along the Museum Mile, in the heart of Chinatown, upgraded Harlem or Bowery (thirty years ago I could not leisurely walk in these areas), New York can only be a most fascinating city with thousand and one facets of unified diversity, kaleidoscopically offered to a visiting scholar in the first stage of culture shock (the stay is not long enough to go beyond). For believe it or not even in the era of globalisation and for the professional and sentimental (cf Laurence Sterne) traveller I have been, there is still some room for culture shock for a European in America. If my fellow participants came up with the restrictive ─of course─ definition of Americans as a hard working and indefatigable people, meticulous and keen on doing things right with a very clear idea of how things should be done, I would adopt it.

“Our country is a very young country; I apologize for its youth,” Don Johnson wittily said as he was guiding the tour in Brooklyn Heights. From this brief, cultural and academic stay in the US, I came away not only better armed to work with students more and more eager to learn about America, but also with a reinforced image of an upward and forward-looking country precisely because of its youth."

Titre accordéon: 
SUMMER INSTITUTES FOR EUROPEAN STUDENT LEADERS
Titre accordéon: 
PROGRAMME IN-COUNTRY
Titre accordéon: 
Blogs
Contenu accordéon: 

De nombreux boursiers Fulbright ont tenu des blogs, pendant ou après leur séjour aux Etats-Unis afin de partager leurs expériences avec le plus grand nombre et de garder une trace écrite de leur séjour. Voici une liste de certains d'entre eux, tous programmes confondus : 

- Blog de Bruno Bousquet - Chercheur Fulbright 2011 : http://bb-usa2011.blogspot.fr/

- Blog de Marie-Cécile Le Deley - Chercheur Fulbright 2010 : http://ledeley.canalblog.com/

- Blog de Julien Tierny - Chercheur Fulbright 2008 : http://juliensophieatslcblog.blogspot.fr/

 

Dernières actualités

Partenaires et tutelles